giovedì 14 dicembre 2017






....QUAND UN JEUNE FILLE...
Estratto da "CLIO"
Di Anatole France

Il achevait à peine son repas quand une jeune fille, portant une corbeille sur sa tête, vint à la fontaine pour y laver du linge. Elle le regarda d'abord avec défiance, mais voyant qu'il portait une lyre de bois sur sa tunique déchirée et qu'il était vieux et accablé de fatigue, elle s'approcha sans crainte et soudain, émue de pitié et de vénération, elle puisa dans le creux de ses deux mains rapprochées un peu d'eau dont elle rafraîchit les lèvres du chanteur.

Alors il la nomma fille de roi; il lui promit une longue vie et lui dit:

—Jeune fille, l'essaim des désirs flotte autour de ta ceinture. Et j'estime heureux l'homme qui te conduira dans sa couche. Et moi, vieillard, je loue ta beauté comme l'oiseau nocturne qui pousse son cri méprisé sur le toit des époux. Je suis un chanteur errant. Jeune fille, dis-moi de bonnes paroles.
Et la jeune fille répondit:
—Si, comme tu dis et comme il semble, tu es un joueur de lyre, ce n'est pas un mauvais destin qui t'amène dans cette ville. Car le riche Mégès reçoit aujourd'hui un hôte qui lui est cher, et il donne aux principaux habitants de la ville, en l'honneur de son hôte, un grand festin. Sans doute, il voudra leur faire entendre un bon chanteur. Va le trouver. On voit d'ici sa maison. Il n'est pas possible d'y arriver du côté de la mer, parce qu'elle est située sur ce haut promontoire qui s'avance au milieu des flots et qui n'est visité que par les alcyons. Mais si tu montes à la ville par l'escalier taillé dans le roc du côté de la terre, au regard des coteaux plantés de vigne, tu reconnaîtras facilement entre toutes la maison de Mégès. Elle est fraîchement enduite de chaux et plus spacieuse que les autres.
ILLUSTRATIONS DE MUCHA